L’angélique diva Elina Garanča échappée de « La Damnation de Faust » d’Hector Berlioz.

D’une extraordinaire beauté, chantée par Elina Garanča d’une vocalisation phénoménale élevée au plus haut degré de la perfection lyrique, la romance « D’amour, l’ardente flamme » de Marguerite, l’héroïne malheureuse dans l’Opéra « La Damnation de Faust » d’Hector Berlioz provient une pièce de théâtre de Goethe (1789-1832), adaptée par Gérard de Nerval. Le scénario est modifié par Hector Berlioz (1803-1869) faisant écho de ses propres conflits moraux de la jeunesse. (L’ALBUM ROMANTIQUE au thème « Entre amour et désespoir » de la fabuleuse mezzo-soprano lettonne Elina Garanča est dirigé magistralement par le maestro Yves Abel et accompagné de l’orchestre philharmonique communal de Bologne. – Le rôle de la Marguerite, la femme de l’amour de rêve de Faust damné est chantée dans son intégralité dans l’opéra par Elina Garanča en 2008 au Grand Théâtre de Genève en Suisse —. De cette représentation, je n’ai pu m’en procurer qu’une ravissante photo d’elle dans la revue « Avant-Scène Opéra » n° 22 (éd. Paris) avec l’analyse savante et détaillée du musicologue Gérard Condé).

La légende dramatique de l’opéra, ici brièvement narrée, est la dramatisation des conflits moraux du Bien et du Mal engendrés des aberrations des superstitions du Moyen Âge ; après d’une haute civilisation détruite, émergeant lentement de l’obscurantisme mortifère de l’hérésie d’une secte chrétienne par la « Renaissance » au quinzième siècle, par la redécouverte freinée par l’Inquisition du clergé halluciné, dans la littérature arabe de la civilisation gréco-romaine « préscientifique » (Nietzsche).
Le docteur Faust s’ennuie dans le confort de son bureau, se lamente de sa morne existence morale appauvrie. Après avoir avalé une drogue hallucinogène, dans sa rêverie pieuse sur la renaissance du Christ, le suppôt du diable Méphistophélès lui apparaît, lui propose en échange de son âme, de lui offrir tous les plaisirs de ce monde. Plaisirs orgiaques qui se réalisent dans des vulgaires ivrogneries avec des débauchés.
Dans un rêve Faust est saisie d’un amour passionnel par la vision obsessionnelle d’une femme merveilleuse. Par la magie noire du suppôt du diable Méphisto, Faust rencontre sa merveilleuse créature de rêve en réel dans son appartement à son « chevet virginal ». Ensemble, envoûtés par Méphisto, les amoureux s’adonnent aux plaisirs des péchés de la chair, scandalisent le voisinage avec leurs gémissements.
Alors que Faust est entraîné précipitamment aux enfers par Méphisto pour servir le Diable au terme de son pacte, – contracté pour sauver son amour d’une accusation capitale de parricide —, le profond abattement, et l’affliction de Marguerite de la cruauté du sort de cette séparation dramatique résonne dans cette saisissante romance d’une déchirante désolation. C’est une des partitions solistes dans laquelle la sublime mezzo-soprano Elina Garanča peut mettre en illustration toutes les finesses de son immense talent dans les variations des expressions des sentiments et émotions avec le jeu virtuose de son registre étendu de la colorature dramatique de sa tendre vocalisation. Vraiment dommage de ne pas pouvoir aussi se réjouir de cette impressionnante actrice, de mon amour de rêve à moi, sur scène la mimique dramatique, des gestes et contorsions figurées des tiraillements dans du cœur brisé de Marguerite, scénario chargé des plus bouleversantes émotions. Sublime par la grâce de sa beauté et par l’élégance et noblesse de la douce sonorité magnifiquement expressive de sa voix, Elina Garanča en est une des plus admirables enchanteresses lyriques.
La romance introduite, entremise et finalisée en tragique par les lentes et mélancoliques tonalités des cors superposées aux ondulations sonores basses de l’accompagnement instrumental, Marguerite abandonnée au désespoir chante sa lamentation par la projection passionnée de la vibrante voix de Elina Garanča : « D’amour l’adente flamme – Consume mes beaux jours. – Ah! la paix de mon âme – A donc ! fui pour toujours ! À donc fuir pour toujours ! Son départ, son absence, – Sont pour moi un cercueil, – Et loin de sa présence, – Tout me paraît en deuil. – Alors ma pauvre tête – Se dérange bientôt ; – Mon faible cœur s’arrête, – Puis se glace aussitôt. – Sa marche que j’admire, son port si gracieux. – Sa bouche au doux sourire, – Le charme de ses yeux ».
La tragédie de l’opéra, aux rôles essentiellement masculins, se dénoue en final par l’accueil au Paradis de Marguerite : « l’âme naïve que l’amour égara », « pardonnée par l’Éternel dans sa vaste clémence ».
24/04/2017. Affectueusement, Peter, « Cavalier de Prose » de Elina Garanča, enchanté par ses caresses vocales de la séduction mélodique.
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